Un samedi, en fin d'après-midi, j'ai eu envie de réécouter Alain Bashung. Ça m'a pris comme ça, brusquement. J'ai ressorti l'album Osez Joséphine d'un placard, et je l'ai écouté en boucle jusqu'à minuit environ. Dix ans que je ne le passais plus sur mon lecteur. Je voulais notamment me remémorer l'ambiance de Madame Rêve, l'un de mes morceaux préférés.
Le lendemain, mal réveillée, je descends faire une course et sur quoi je tombe écrit en grosses lettres noires sur de grandes feuilles blanches collées aux vitres du kiosque à journaux?? "Mort d'Alain Bashung". Il a fallut que je frotte mes yeux plusieurs fois. Pourtant, pas de doute, ce n'était pas un rêve. Encore moins un canular.
En lisant l'article en question, j'ai pu apprendre qu'il était décédé précisément à l'heure pendant laquelle j'écoutais Madame Rêve.
Bien sûr, il ne s'agit que d'une coïncidence, mais ça m'a fait drôle quand même. J'ai eu l'espace de quelques minutes un frisson glacé que je ne devais pas qu'à la saison. Parce que des trucs comme ça, eh bien il m'en arrive souvent.
Par exemple, il y a quelques mois, chez des amis, je me réveille le matin inquiète parce que je pense qu'il y a le feu chez moi. Je me mets à supposer que j'ai pu oublier d'éteindre quelque chose "à risque" avant de partir. Et en rentrant à la maison, je vois plein de monde s'agiter devant l'immeuble d'à côté, effectivement victime d'un incendie. A un numéro près, j'avais "senti la fumée"... alors que j'étais à une dizaine de kilomètres de là.
Et tout récemment, à savoir vendredi dernier, je causais avec un internaute qui me demandait si j'avais déjà réalisé des photos de voyage, et lui répondais entre autres que j'avais l'intention d'en faire, en précisant les endroits du globe qui m'inspiraient, mais que c'était "pas le moment d'y aller". Dans ma liste, qui comprenait une majorité de pays méditerranéens, j'avais aussi mis le Japon, un des endroits où j'aimerais le plus séjourner.
La nuit suivante (alors que j'ignorais encore l'événement), je fis un terrible cauchemar d'orage très violent accompagné surtout de vagues monstrueuses et dévastatrices. Le réalisme en était prenant mais je n'aurais pas pu dire où ça se passait. Au même moment, à l'autre bout du monde, avait lieu l'effroyable tremblement de terre qui, suivi de puissants tsunamis, ébranla le Japon tout entier.
Un peu comme Tintin qui rêve de l'accident d'avion de son ami Tchang et qui découvre un article sur cette catastrophe aérienne dès le lendemain dans un journal...voir à ce sujet Tintin au Tibet, album dont l'histoire m'a toujours "parlé", ainsi que les dessins des peuples et paysages rencontrés à l'occasion de ce voyage.
Pour en revenir à Alain Bashung, voilà aujourd'hui deux ans qu'il est parti. Et je peux affirmer que depuis cette nuit du 14 mars 2009, je n'écoute plus les "ascensions" mélodiques des violons ni les "au ciel" de Madame Rêve de la même façon...
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