vendredi 30 décembre 2011

Sweet like a silk pompom...

Voilà plusieurs mois déjà que je n'avais plus arpenté le principal quartier japonais de la capitale, situé dans les 1er-2ème arrondissements, derrière l'Opéra... 
Bien sûr j'ai eu le plaisir de retourner dans des magasins à l'esthétique raffinée comme Cool Japan, qui propose entre autres des créations de chez Aoï Clothing mais aussi des kotatsus anciens (sans chaufferette évidemment) qui donnent ceci dit un bel aperçu de ce à quoi ressemblait un tel meuble au début du XXème siècle.
J'ai aussi retrouvé par la même occasion Marugen, qui a élargi son choix de vêtements et accessoires...
Et j'ai même découvert une nouvelle boutique, ouverte récemment: Bukiya, au 12 rue Ste Anne, où l'on peut se procurer sabres d'ornement, éventails, getas, kimonos, obis, petits services de porcelaine... Mieux encore, ils proposent de splendides sculptures en dentelle de bois, et même des étoffes de soie teintées de pourpre véritable (attention, compter un budget assez important pour ces derniers articles rares et nécessitant un savoir-faire quasi tombé dans l'oubli).

Pour autant, ces nouveautés, aussi délectables soient-elles, ne sont pas le véritable motif de ce post; non, pour tout dire, j'ai eu une grande émotion en osant entrer pour une fois chez Objets du Monde. Vous avez deviné, un des seuls commerces non japonais du secteur, ouvert il y a une trentaine d'années, fournisseur de nombreux antiquaires spécialisés dans l'art exotique (Afrique et Asie) de qualité et de valeur.

Dans la grande salle du fond, ambiance ethnique chic et tentures indigo...

C'est un endroit assez unique en son genre, puisqu'il est à la fois lieu d'exposition de pièces souvent dignes de figurer dans les musées et lieu de vente de ces mêmes objets.

Au premier étage consacré à l'artisanat chinois, chaussons de soie, coupons anciens et jupe de coton plissée à la main.

Crise ou pas, l'enseigne est toujours à la hauteur de son succès, qui est réel, inaltérable comme les marbres, les laques ou même les textiles qui y sont présentés.
Et l'état d'esprit de la maison y est sûrement pour quelque chose. En effet, quoi de mieux que de maintenir la qualité des articles, d'en prendre autant soin et de les disposer si harmonieusement?

Mais sans plus attendre, voici la source de mon émerveillement:


extraordinairement bien conservée, cette couronne du Nord de la Chine est un témoin fragile et coloré d'une riche culture régionale aujourd'hui presque disparue.


Cette incroyable coiffe est composée de pompons et filaments de soie multicolores, roses en tissu minuscules, perles dorées, sphères en verre soufflé renfermant du cinabre et surtout d'une structure métallique entièrement recouverte de plumes de martin-pêcheur turquoises (si, si):


En tout cas, si ses pompons vous chatouillent, n'hésitez pas à venir l'admirer au 50 rue St Anne... Informations pratiques ici:
Note: le site propose également des voyages entièrement personnalisables, cliquez ci-dessous pour en savoir plus

jeudi 29 décembre 2011

Do you remember? About japanese music...


Petit clin d’œil aux dessins de musiciens japonais du musée Guimet avec cette image ancienne en vente dans l'une des boutiques du Passage Jouffroy (ma photo "prise au vol", ne rend bien sûr pas la finesse de l'original visible ici http://www.verdeau.com/v2/fiche_20453.html?PHPSESSID=4500b674d2a4619f4082a6b757fe918c), représentant une femme qui joue du shamisen, un instrument traditionnel à cordes de soie (j'adore!), utilisé notamment par les geishas pour animer les réceptions des familles aisées et de l'élite sociale. 

Ci-dessous un lien vers une courte présentation des principaux instruments typiques du Japon: 
http://nicolai.over-blog.com/article-27916024.html, avec en prime des vidéos à découvrir sur le sujet, en particulier cette série http://www.youtube.com/watch?playnext=1&index=7&feature=PlayList&v=09vfa4vuHFY&list=PL88A9884F79C6D5D9 qui peut très bien servir d'agréable fond sonore original pour recevoir ses invités autour d'un thé... 
Sinon, dans un esprit plus moderne, il y a aussi cet enregistrement de Smoke on the water (Deep Purple) version nipponne et ça vaut le détour: http://www.lepost.fr/article/2008/11/29/1341245_smoke-on-the-water-version-traditionnelle.html#xtor!

jeudi 22 décembre 2011

Guimet Museum 7: Japan 3, other items

Japon ancien:

Les objets présentés, cloches, vases, bols, bijoux, statuettes, morceaux de manches de sabres etc montrent que les japonais eurent très tôt le sens de la qualité et de la perfection. C'est particulièrement frappant quand on observe l'absence totale de défauts sur des pièces bien conservées comme ce bracelet:

Bracelet funéraire en jaspe vert, IVème siècle après J-C.
Les rainures et la forme globale sont d'une telle régularité pour l'époque!

Sculptures:

Bouddha amitabha, XIIème siècle.
Au Japon ainsi que dans d'autres pays d'Asie, les statues représentent le plus souvent des personnages divins ou spirituels, tel le bouddha ci-dessus,

Moine zen, XVIème siècle.
ou encore ce moine zen au regard attentif semblant fixer l'observateur qui se place devant lui.

Ensemble de sept statuettes en cyprès doré, XVIIIème siècle.
Dans les tombes, on place des figurines à thème religieux comme celles-ci afin de protéger et aider l'âme du défunt.

Détail de trois figures.

Masques:

Une jolie série de ces visages de bois aux mimiques improbables est également à découvrir...

Masque blanc et monstre doré.

Écritoires et plateau en bois:

À une époque où tout se rédige à la plume et au pinceau, les écritoires permettent de ranger les instruments nécessaires à l'écriture, consistant d'ailleurs surtout en calligraphie.

Couvercle de boîte en laque noire incrustée de nacre.
Le travail réalisé sur ces boîtes, ô combien délicat,
 
Écritoire en laque noire aux motifs de vague et de balots de branchages.
vaut bien celui des inrôs,

Couvercle à motif de vache sur fond d'or.
même si c'est à plus grande échelle.

Intérieur d'écritoire avec l'emplacement pour la pierre à encre.
Dessus de boîte-écritoire laqué nacré.
Écritoire à compartiments, laqué et recouvert de papillons et feuillages dorés.
Plateau laqué en éventail pour l'écriture.
Plateau en éventail à décor printanier.

Petite table-basse richement ouvragée...
Comme la vie au Japon se fait près du sol, des plateaux et des tables basses semblables à celle-ci sont couramment employés pour écrire ou même se restaurer.

... avec un paysage et des motifs circulaires.

Porcelaine:

La vaisselle japonaise est fabriquée globalement selon les techniques chinoises, mais avec des décors moins chargés et une porcelaine encore plus fine...

Coupe lobée, émaux polychromes, XVIIème siècle.
...sans oublier qu'elle est bien moins abondante!

Plat aux hérons, émaux et or, XVIIIème siècle.


 Plus d'informations et horaires:

Guimet Museum 7: Japan 2, inrôs and tsubas

Au Japon, il existe des petits accessoires spécifiques réservés aux hommes: les inrôs et les tsubas.

Inrôs: 
Il s'agit de petites boîtes compartimentées, utilisées à l'origine pour ranger les sceaux, les médicaments ou même la drogue (d'où le flacon Opium d'Yves Saint Laurent), les kimonos étant dépourvus de poches. Un ojime maintient les compartiments serrés et un netsuke sert à bloquer l'inrô sur le obi afin qu'il ne tombe pas. Portés dès le XVIème siècle, ces objets résument à eux seuls la dextérité propre aux artisans japonais.

Inrô en forme de tortue.
Inrô orné de blasons familiaux et pourvu d'un netsuke.
Inrô laqué incrusté de nacre.
Inrô noir laqué aux fleurs de nacre.
Inrô laqué aux oiseaux et pins.
inrô verni aux motifs de courges.
Inrô laqué, dessin de héron et fleur jaune.
Inrô à poignées, décor végétal.
Inrô couvert d'or, incrusté de pétales de nacre bleue.
Inrô aux feuilles de bambou.
Inrô, émail polychrome; netsuke: crabe en ivoire.
Inrô globuleux couvert d'or, paysage.

Tsubas:
Sur un sabre, ces pièces de métal percées servent de garde et retiennent la main sur le manche afin qu'elle ne touche jamais la lame. Apparus vers le VIème siècle, ces plaques verront leur décor évoluer et se perfectionner peu à peu.

Tsuba aux papillons, tant il est vrai qu'une lame a la faculté de "voler"...
Tsuba aux ormeaux, ou variation sur le thème des trous... (humour hem... à double tranchant).
Tsuba au poisson bondissant hors de l'eau. Le coup de sabre est aussi bref et vif que le saut de la carpe!
Tsuba au mont Fuji et nuages dorés. La maîtrise de soi mène aux plus hautes destinées.
Tsuba doré aux riches ornements. Le geste est d'or!
Tsuba aux lions d'or. Lancer sa lame comme le fauve sa patte.
Tsuba à la carpe bondissante. Voir plus haut.
Tsuba à la grue cendrée. La vie du guerrier dépend du vol de son sabre, comme l'oiseau de ses ailes.
Note: un très joli pendentif en argent à l'effigie de ce dernier tsuba est en vente à la boutique du musée.

Plus d'informations et horaires:

Guimet Museum 7: Japan 1, paintings and prints

Comme j'ai un faible pour l'art japonais, j'ai pris le temps de photographier tout ce que j'aimais, autant dire beaucoup d'objets et de détails... J'ai donc préféré les présenter selon trois parties:
1 peintures-estampes, 2 inrôs-tsubas, 3 autres œuvres.

Paravent aux livres éparpillés, fond doré à la feuille d'or, XVIIème.
Une des spécialités du Japon: les paravents peints à la main.

Gros plan sur les livres en trompe-l’œil.
La grande diversité des motifs géométriques et les couleurs chatoyantes en fond des tableaux vivants...

Détail de paravent aux arabesques et fleurs multiples.
Idem.
Les végétaux sont d'une précision et d'un réalisme saisissants!

Motifs floraux sur paravent du XVIIIème siècle.
Même la souplesse et le velouté des pétales ressort des panneaux...

Chrysanthèmes blancs sur fond or...
...qui ornent délicatement un paravent du XVIIIème siècle.
 Mais question raffinement, il y a aussi ces immenses rouleaux de papier décorés si soigneusement, et où chaque détail rend un peu plus le luxe et la douceur de l'environnement dans lequel évoluent de nobles personnages, telle cette femme enveloppée dans ses soies comme une chenille à l'intérieur de son cocon:

Peinture sur papier doré.
ou comme ces invités et musiciens dansants:

L'arrivée en barque...
La danse des femmes, autour de la table basse...
La fête se poursuit avec des rubans de soie verts ou rouges ainsi que des tambours...
Au centre, deux musiciens donnent le tempo et la mélodie;
Joueurs de musique, détail.
  L'intérieur des maisons étant généralement assez rudimentaire, les japonais "habillent" leurs murs et leurs cloisons de bois à l'aide de kakejikus, des peintures effectuées sur de larges bandes de papier verticales que l'on suspend avec un cordon de soie:

Kakejiku en soie, motifs de pins, XIXème siècle.
 Ces ornements amovibles ayant l'avantage de n'être pas encombrants (on les enroule et on les range dans une longue boîte prévue à cet effet), ils sont changés à chaque nouvelle saison ou événement important du foyer.

Motif aquatique, or sur papier, XIXème siècle.
 Par exemple, ci-dessous, il s'agit des prémices de l'hiver, lorsque les érables ont encore leurs feuilles rouges d'automne et que les premières neiges sont déjà tombées...

Kakejiku en soie, peinture à l'or, XVIIIème siècle.
 Ces "peintures de l'instant", inspirées de l'esprit zen, sont à l'origine des estampes du XIXème siècle, d'Hokusai ou de Hiroshige pour les plus célèbres...
Estampe, "Averse sur le pont de la ville d'Atake", par Hiroshige, 1857.
Plus d'informations et horaires ici: