mercredi 18 septembre 2013

L'art de Rosanjin

Affiche de l'exposition.

Céramiste, calligraphe, écrivain, peintre, maître laqueur et fameux cuisinier,
Kitaôji Rosanjin (1883-1959) fut un artiste aux multiples talents.

Grand bol rond de style Oribe aux oiseaux et filet de pêche, 1939.

Né à Kyoto d'une famille héritière d'un prêtre shintoïste, il est adopté à six ans par des graveurs sur bois.

Plat creux octogonal de style Oribe orné d'un éventail...

Il commence à gagner sa vie en donnant des cours de calligraphie et en réalisant des commandes.

..et son couvercle, de style Oribe, 1953.

En 1915, il réalise ses premières céramiques et, l'année d'après, il se familiarise avec la cuisine traditionnelle et les usages des divers récipients dans un restaurant de la ville de Kanazawa.

Plateau en bois laqué au motif d'oiseau sur un arbre, 1939.

Il ouvre ensuite une galerie d'art de la table dès 1919 et cuisine pour ses clients. Le succès venant, il inaugure deux ans plus tard le "Bishoku Club" ou "Club des Gourmets" à Tokyo, qui est rapidement très prisé des amateurs.

Paravent à deux volets au décor de bambous; couleur légère et encre sur papier, 1951.

En 1925, Rosanjin ouvre ainsi son premier restaurant, "Hoshigaoka saryô", à Kôjimachi (quartier de Tokyo).

Idem.

Durant l'année 1936, chassé de ses restaurants par son co-gestionnaire, il décide de se concentrer sur son travail de céramiste. Un an après a lieu sa première exposition à Tokyo réunissant céramiques, laques, peintures, sceaux et calligraphies.

Détail d'un des oiseaux et de la calligraphie.

En 1954, le musée d'art moderne de New York le fait connaître en Occident et Rosanjin effectue des voyages en Europe, notamment en France.

Bol en bois laqué pour la soupe aux motifs de soleil (en or) et de lune (en argent), 1943.

Ayant refusé la distinction de "trésor national vivant" qui lui était proposée pour ses créations de céramiques du style Oribe, il décède en 1959 à l'âge de 76 ans.

Grand plat en forme d'haliotis (coquillage marin), style Iga, 1941.

Sa forte personnalité et ses choix stylistiques engagés auront marqué ses contemporains et contribué à l'élaboration de la "gastronomie" japonaise moderne, voire même selon certains française.

Flacons et coupes à saké en porcelaine, 1940-1957.

En effet, il fut l'un des rares à l'époque, si ce n'est le seul, à avoir osé changer aussi radicalement de style, passant du grès à l'aspect le plus rustique à la porcelaine la plus finement décorée,

Ensemble de pose-baguettes en forme de poisson.

s'inspirant audacieusement de ses propres collections de céramiques anciennes, chinoises, coréennes et japonaises.

Bol en porcelaine aux arabesques dorées, 1941.

Ainsi, tandis que de nombreuses pièces massives et irrégulières font songer à différentes techniques typiquement japonaises (Shigaraki, Bizen et Seto),

Tasses à thé émaillées vert et or au motif de phénix, 1939.

d'autres, tout en délicatesse et en fragilité rappellent très nettement les services à thé de la Chine impériale par la richesse de leur ornementation autant que par le choix des motifs (Bleus et blancs, phénix..).

Idem, détail.

Pour illustrer cet art de la table unique, l'exposition se terminait par une reconstitution "vivante" de différents menus ayant pu être servis dans les restaurants de Rosanjin,

Ondulations d'eau virtuelles projetées à l'occasion d'une simulation de mise en scène proposée aux visiteurs en fin d'exposition (pour avoir un aperçu en mouvement, cliquer ici: https://vimeo.com/71164639).

avec, comme toujours dans la cuisine japonaise, une attention toute particulière portée à la nature et à l'instant présent,

Un des repas préparés par un grand maître actuel de la cuisine japonaise en fonction des créations de Rosanjin et des éléments naturels dont elles s'inspirent.

état d'esprit indispensable à l'harmonie d'ensemble.

Animation en son et image originale qui redonnait vie aux pièces de l'artiste mais frustrait aussi les spectateurs (en particulier à l'endroit où un magnifique plateau de sushis apparaissait sous leurs yeux sans qu'ils puissent y goûter!)...

Autres activités à découvrir au musée Guimet:
http://www.guimet.fr/fr/

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