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vendredi 5 octobre 2018

Des poissons dans mon tsukubai!


Pour avoir des poissons rouges chez soi, deux options: l'aquarium, qui nécessite un entretien régulier ainsi qu'un filtre, ou mieux encore, quand on en a la possibilité, un bassin en extérieur!


Si le terrain ne gèle pas, un grand pot en céramique de 30 cm de profondeur et de 40 cm de largeur, comme ici, devrait suffire pour accueillir entre trois et cinq spécimens de petite taille (sauf queues de voiles et carpes koïs, pour lesquels ce type d'installation n'est pas adapté);


mais ceci à condition de le remplir d'eau avec un maximum de plantes (ici une douzaine) un mois avant l'arrivée des animaux, le temps que le chlore s'évapore, et que la température ainsi que le pH s'équilibrent.


La végétation joue en effet un triple rôle pour les poissons: oxygénation, source de nourriture et cachettes à l'abri de la vue des prédateurs potentiels (chat, oiseaux...).


Il ne vous reste plus qu'à réserver votre après-midi de nourrissage à l'Espace Kaïko!!

mercredi 30 avril 2014

Iris


 Œil...


..ou prisme...


..de Dame Nature?

lundi 20 janvier 2014

Guimet Museum 10: Tea Pavilion


Situé juste derrière le Panthéon Bouddhique,


un petit jardin de thé (chatei) aménagé par Robert Bazelaire dès 1991, abrite depuis 2001 un pavillon traditionnel japonais (chashitsu) de type sukiya dessiné par l'architecte Masao Nakamura et édifié sous la direction du maître charpentier Takaaki Yamamoto.


Des cérémonies du thé (chanoyu) - auxquelles il est possible de s'inscrire en cliquant sur le lien suivant http://www.guimet.fr/fr/activites-culturelles/adultes/296-la-voie-du-they - y sont organisées régulièrement.


Comme dans l'art de servir le thé, architecture et espaces verts répondent à l'esprit zen - introduit au Japon par Myoan Eisai (1141-1215), maître de la secte zen Rinzai -, dont les bases furent établies essentiellement par les trois maîtres célèbres issus du Daïtoku-ji de Kyoto que furent Ikkyu Sojun (1394-1481), puis son disciple Murata Shuko (1422-1502), et enfin et surtout Sen no Rikyu (1522-1591), qui posa comme principes fondamentaux les quatre concepts suivants: harmonie (wa), respect (kei), pureté (sei) et sérénité (jaku).


Plus tard, y furent ajoutés ceux de la simplicité rustique (wabi) et de l'imperfection, de la patine des objets (sabi) auxquels il convient également de se conformer, et qui sont ici en réalité parfaitement simulées.


Il s'agit en effet de renforcer, voire de réactiver le lien entre l'invité et la nature, qui doit lui apparaître comme étant dominante, de façon à ce qu'il prenne conscience de son impuissance face à l'énergie potentiellement hostile de celle-ci.


Ainsi arbres et arbustes à feuillage coloré (dont les fameux érables) permettent de jouer tantôt dans la lumière tantôt dans l'ombre sur les formes et les contrastes, dont les reliefs impressionnent peu à peu le visiteur.


Cependant, fleurs trop vives et plantes annuelles sont pour la plupart du temps proscrites, ceci pour un entretien moindre et un effet plus sobre.


Parcours initiatique à travers un paysage végétal hautement spirituel en vue de la rencontre de l'autre isolée dans l'instant présent, ce chemin singulier de la Voie du Thé propose un dépaysement progressif,


animé autant par le ruissellement de l'eau entre les pierres irrégulières (tobi ishi) du petit sentier,


que par le bruissement des feuilles des plantes,


..dans une atmosphère teintée de mystère,


les bambous géants contribuant à restituer l'ambiance d'une forêt sombre et touffue...


Lors de la cérémonie du thé, l'hôte doit prendre le rôle d'un ascète ou d'un ermite vivant retiré dans une maison modeste de petite taille (juste assez grande pour accueillir agréablement ses invités) perdue dans une contrée sauvage et reculée, image de sa solitude austère, profonde mais vivante.


Ceux qu'il reçoit, tels les samouraïs déposant jadis leurs armes avant d'entrer, laissent alors provisoirement de côté rang social, richesses et inquiétudes de la vie, de façon à pouvoir partager avec lui le moment de la dégustation plus intensément,


dans un cadre de verdure qui marque une pause dans l'espace et le temps,


le jeu des lignes des passerelles provoquant des ruptures visuelles...


ainsi que des illusions d'optique quant aux distances et proportions réelles des lieux.


Le thé quant à lui, de part ses propriétés stimulantes, se révèle une excellente boisson d'éveil à la méditation,


et l'ensemble des rites qui y sont rattachés constituent autant d'étapes symboliques vers une purification de l'âme qui sache rendre l'être aussi humble que ces fougères rampant sur la terre...


En principe, toute construction au Japon doit être précédée d'une cérémonie shintoïste afin de chasser les mauvais esprits (jichinsai) de l'endroit choisi, puis d'une deuxième dite de "montée de la poutre faîtière" (muneage), au moment de l'achèvement de la charpente. Durant tout le temps des travaux, pour résister aux intempéries, l'ensemble doit être enveloppé d'une grande tente blanche telle la chrysalide protégeant la chenille vulnérable pendant sa transformation. Ce n'est qu'une fois devenu papillon, enfin... pavillon, que l'édifice en sera libéré.


A l'intérieur se retrouvent les caractéristiques de l'architecture traditionnelle nippone: 
  •  alcôve donnant une impression de profondeur (tokonoma), 
  •  revêtements de sol en paille utilisés en même temps comme unité de mesure de la surface (tatami)
  •  séparations ingénieuses et subtiles des différents espaces par des cloisons en partie ouvragées et des panneaux coulissants, 
  •  une pièce pour le service (mizuya), ainsi qu'une deuxième, plus grande, pour la cérémonie proprement dite (chashitsu).


Lors d'une séance de dégustation de thé, l'invité d'honneur est placé devant le tokonoma dans lequel sont disposés un sobre arrangement floral (chabana) ainsi qu'un rouleau peint (kakemono) suivant la saison, l'événement, ou l'attention spécifique de l'hôte envers ses invités.


D'une façon générale, comme pour le style plus luxueux shoin, un très grand soin et une exigence toute particulière sont observés pour la construction, les proportions et le travail des matériaux dont la sélection, la préparation et les finitions sont extrêmement délicates, avec également le souci de créer un pavillon chaque fois unique. Plus spécifiquement, pour les constructions de type sukiya, davantage de libertés sont permises, comme ici, où la préférence pour une "cabane végétale" (soan) souligne élégamment l'originalité de la réalisation.


Le choix du bois comme matière première principale permet de rester au plus près de la nature, et les éléments sont traités un à un de façon à mettre en valeur leur aspect esthétique originel en prenant en compte leur singularité tout en effectuant le moins de transformations possible.


Les fenêtres sont de trois types: 
  • avec les angles arrondis, sans encadrement, et en tressage ajouré constituant les murs mais non recouvert de torchis (shitaki),
  • avec un cadre coulissant en papier translucide (renji), éventuellement protégées par du bambou (shiratake)
  • sous forme d'une petite ouverture au niveau du toit dans laquelle est placée une planche surélevée (tsuki-age).


En été, sur les fenêtres coulissantes (renji) ouvertes, des stores extérieurs (sudare) peuvent être installés pour filtrer la lumière et obtenir de la fraîcheur, ceux-ci étant retirés lors de chaque cérémonie.


Les murs, fabriqués à Kyoto, constitués d'une armature de bambou et de lianes de glycine, le tout enduit d'un mélange de terre légère, de paille coupée très finement et de sable, ne servent qu'à séparer l'intérieur de l'extérieur du petit bâtiment, ne supportant aucunement le poids de l'ensemble.


Marquant la fin du cheminement sur les pierres du jardin, un gros rocher rougeâtre aux formes arrondies, rapporté du Nord de Kyoto, signale une petite entrée basse (nijiri-guchi) nécessitant de se courber pour la franchir et imposant par-là même d'emblée aux invités de faire preuve d'humilité. Il existe un autre accès de pleine hauteur destiné aux personnes dont il n'est pas exigé une telle posture. Et un troisième pour le service.


Les poteaux formant la structure verticale sont en cryptomeria (Kitayama sugi, du nom de la région du nord de Kyoto où cette essence est cultivée), hormis celui formant l'angle du tokonoma, taillé dans un arbre d'une variété locale d'if nommée enshu.


Les poutres, elles, sont le plus souvent en pin, ou alors en Kitayama sugi, voire en châtaignier comme l'est ici la poutre faîtière.


En ce qui concerne la toiture, la structure de bois est recouverte d'une couche isolante bituminée sur laquelle sont disposées des feuilles de titane à l'aspect mat verdâtre, et sur le faîte une rangée de tuiles rondes vernissées de la province de Gifu, ces dernières garantissant l'étanchéité et conférant à l'ensemble un caractère traditionnel malgré l'utilisation d'un métal inconnu autrefois.


En dessous, enfin, une sorte de grand auvent prolonge le toit, notamment pour mieux abriter de la pluie les murs autant que les participants à la cérémonie, une rigole de petits cailloux courant tout le long juste en dessous afin de faciliter l'écoulement des précipitations, ces dernières formant ainsi un mince rideau d'eau qui glisse depuis la toiture et crée une zone métaphorique intermédiaire de "passage" entre le jardin et le pavillon...


Pour plus d'informations sur le jardin, l'élaboration et l'inauguration du pavillon de thé, cliquer ici: