Réalisé avec le Figaro Madame. |
Les années 1920-1930, avec des couturiers comme Paul Poiret et Gabrielle Chanel avaient lancé la mode des silhouettes filiformes, permettant aux femmes d'être davantage actives - y compris hors de la maison - tout en restant élégantes. Ensembles du jour ou du soir, courts ou longs, les vêtements féminins s'adaptent ainsi à un nouveau mode de vie, plus moderne et tourné vers l'extérieur. Les corps changent aussi, désormais libérés de leur forteresse textile qui les enfermait complètement jusque-là.
Puis vint la Seconde Guerre Mondiale, qui comme la première mit à contribution les femmes dans les usines, pour remplacer les hommes partis au front. Les années 1950 qui suivirent furent globalement aussi austères que cette sombre période de l'histoire en matière de création vestimentaire, avec des tailleurs aux couleurs ternes et à la coupe particulièrement sévère.
Les années 1960-1970 voient au contraire l'arrivée progressive de la couleur sur les écrans et les tissus. Par ailleurs, des voix féministes s’élèvent de plus en plus en faveur de l'égalité homme-femme, tandis que la mode avec Yves Saint Laurent encourage le port du pantalon, de la veste militaire ainsi que du smoking, pièces issues du vestiaire masculin.
De ce mélange des genres initié en plein "flower power" sera issu directement le style androgyne des années 1980-1990, pimenté par quelques excès électroniques et/ou futuristes donnant souvent aux mannequins des allures d'extra-terrestres. Dans cette perspective, les années 2000 n'ont fait que renforcer ce goût du "bizarre à tout prix" sur les podiums, quitte à ce que la plupart des gens (dont même des clients potentiels) estiment que c'est immettable. Et les top-modèles, de minces sont devenues squelettiques, à tel point qu'il a fallu interdire certaines de défilé.
Alors c'est entendu, l'extrême raffinement, sur un croquis comme ci-dessus, ça peut donner un effet esthétique, mais quid d'une femme... en chair et en os? Si la mode doit se faire au mépris du bien-être corporel, mieux vaut s'abstenir, non? N'oublions pas qu'à l'origine, le principe de la Haute Couture, suivant celui du sur-mesure, consiste à s'adapter au corps de chaque femme pour le mettre en valeur, et non l'inverse.