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Ânes bienheureux, collection privée. |
Je suis sensible à l'idée que les objets qui nous entourent doivent être conçus en fonction du mode de vie et de l'état d'esprit de chacun. Car ce n'est pas aux êtres de s'adapter aux ustensiles qu'ils utilisent chaque jour. Il y a certes des principes universels: on demande à une lampe d'éclairer, un radiateur de chauffer agréablement une pièce, un fer à repasser de défaire les plis d'un tissu... tout ça dans des conditions de sécurité et de santé viables, mais pas de nous obliger à nous conformer à des mœurs uniformisées, qui empêchent bien souvent notre nature profonde de s'exprimer, et peuvent parfois, à terme, nous rendre malades.
Et il en va de même pour des choses moins pragmatiques, moins "utilitaires": ainsi une création artistique doit rester l'expression de la sensibilité de son auteur tout en prenant en compte les aspirations de son destinataire. Car la production d’œuvres d'art n'a semble-t-il jamais été aussi développée qu'aujourd'hui. Et les critères de choix demeurent très subjectifs. On peut donc réaliser des centaines de créations qui peut-être n'interpelleront personne parce que noyées dans un océan artistique.
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"Autocommande" pour le logo et la bannière de Manunews. |
Or, pour un artiste, il est tout de même nécessaire voire indispensable de toucher son destinataire car c'est bien souvent celui qui le finance en faisant l'acquisition de nouvelles œuvres, celles-ci exprimant alors la rencontre de deux sensibilités, celle de l'auteur et celle du commanditaire à un espace et un temps donnés. Cette façon de travailler permet notamment à l'artiste de n'engager du temps, de l'énergie et/ou des frais que dans la perspective d'être payé en retour, de ne pas avoir à stocker trop d’œuvres à la fois et surtout de rester connecté avec le monde, donc de ne pas s'isoler.
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Couple de tigres, dédicace au dos. |
Pour toutes ces raisons, j'essaye, très modestement, à ma mesure, d'appliquer cette idée. Quand je dessine, quand je photographie, et même quand j'écris, j'ai sans cesse en tête ceux et celles à qui je destine mon travail.
Je pense à ce qu'ils aiment, à leurs difficultés, à nos points communs, à leurs particularités et à leur décor quotidien. Avant de réaliser un croquis pour quelqu'un, je lui demande d'abord son avis, s'il préfère tel ou tel modèle au départ, s'il a un animal favori, ou s'il aime mieux une vue du dessus qu'une vue latérale, etc, etc.
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Aigle royal, collection privée. |
Je fais aussi en sorte de me nourrir de ce que la personne aime et que j'aime comme elle. Par exemple, je dessine avec la musique qui nous plaît, ou au moins avec des ambiances mélodiques les plus proches de ses goûts et des miens. Et puis j'adapte ma position et celle de ma table de travail en fonction de nos ressentis. Un moyen de donner de la "profondeur" à ce que je fais, d'y intégrer l'énergie la plus adaptée et la plus bénéfique possible, afin que l'acheteur puisse s'en nourrir à chaque regard, et que l'objet d'art qu'il a acquis soit ainsi un "baume spirituel".
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Edelweiss, collection privée. |
Nota bene: toutes mes œuvres sont livrées signées, même si ici la signature n'apparaît pas toujours sur les images.