Pébrine; cartons Jacquard... :
Située dans le quartier historique de la Croix Rousse à Lyon, la Maison des Canuts propose de découvrir l'univers des ces producteurs de soie, de l'entretien des mûriers dont la chenille du Bombyx mange les feuilles à l'élaboration de textiles richement décorés en passant par l'élevage desdits animaux.
L'"entrée en matière" se fait aisément grâce à une courte vidéo
présentant les différents stades de développement de l'insecte: œuf,
larve, cocon et enfin papillon si on laisse la métamorphose se
réaliser. A ces étapes se superposent cinq mues, dont une a lieu dans le
cocon.
Ensuite, le petit film résume les principales étapes de
transformation nécessaires à l'élaboration du fil et des étoffes de
soie, les régions de France concernées par la production (Lyon, ses environs et le Sud-Ouest) pour
des raisons autant géographiques (douceur du climat) qu'historiques (de
Louis XI à Napoléon, plusieurs décrets encouragèrent l'implantation et le développement de la sériciculture dans la région lyonnaise).
Puis très vite, le petit musée rend hommage aux recherches efficaces menées par Louis Pasteur pour lutter contre la pébrine, maladie mortelle, contagieuse et héréditaire ayant ravagé les élevages en 1855. Ci-dessus, matériel nécessaire au "grainage cellulaire", méthode mise au point par le savant, mise en place à partir de 1869, permettant de distinguer les animaux sains de ceux atteints par la maladie. Les œufs issus des Bombyx femelles non atteints sont regroupés en onces (quelques grammes) dans les boîtes circulaires et vendues comme "graines" certifiées non contaminées.
Les chenilles en bonne santé ayant filé leur cocon dans des branchages de bruyères mis à leur disposition, on défait les cocons des branches (décoconnage), on les trie soigneusement et on les plonge dans l'eau bouillante afin de les dérouler. On réunit alors plusieurs fils en un plus épais. Il faut ensuite peser ces fils, afin d'examiner leur "titre", leur épaisseur à l'aide d'instruments comme ici, sans oublier les étuves.
Une fois la qualité et la densité du fil vérifiée, on utilise divers métiers pour assembler fils de trame d'une part, et fils de chaîne d'autre part, pour former différents tissus. Ces métiers sont à bras jusqu'au 19ème siècle et évoluent assez peu jusqu'à l'invention du carton Jacquard, dont est équipé le métier ci-dessus. Cette innovation soulage les ouvriers de tâches très éprouvantes et permet d'augmenter le rendement.
Mais avant de passer au métier à tisser, les fils de soie sont préalablement organisés et méthodiquement préparés avec un cantre (au premier plan sur la photo), un ourdissoir (au fond à droite) et des mécaniques rondes (au fond à gauche).
Quant au rouet (ici au centre), il est à la base du filage de la soie issue du cocon.
Les métiers Jacquard nécessitent une très grande hauteur sous plafond (environ quatre mètres!) et les cartons, uniques, créés à chaque nouveau motif, sont très longs (plus d'un kilomètre!).
Mais le résultat est si précis et si efficace pour l'époque que la technique sera rapidement adoptée, dès 1815. Ici un exemple de velours ciselé rouge aux motifs floraux.
Tous ces appareils très complexes et délicats à manipuler ne sauraient fonctionner correctement ni produire de belles étoffes sans ces quelques outils indispensables :
peignes, navettes, instruments de mesure, rabots, ciseaux... Les canuts peuvent ainsi, manuellement, rectifier des erreurs, remettre en place des fils ayant glissé, les couper avec précision, mesurer les longueurs réalisées ou changer de fil...
Quant aux canettes de soie, elles permettent de garder des longueurs de fil prêtes à servir, sans qu'elles s'emmêlent.
Plus d'informations ici:
http://www.maisondescanuts.com/
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