Thème rarement abordé par les musées d'art et d'histoire, les différentes techniques thérapeutiques traditionnelles asiatiques méritaient bien une exposition dédiée: des origines mythiques en lien direct avec les divinités invoquées pour se maintenir en bonne santé aux premières méthodes de diagnostic (prise du pouls, examen clinique), de l'Ayurvéda ("savoir pour prolonger la durée de vie" en sanskrit) au Sowa rigpa ("science des soins") tibétain en passant par la médecine chinoise, le parcours permettait de (re)découvrir les différents types de pratiques mis au point au cours des siècles en Inde, Népal, Tibet, Chine, Vietnam, Thaïlande, Laos, Cambodge, Japon et Corée (yoga, qi gong, taï chi, acupuncture, ventouses, moxibustion, massages, etc) ainsi que l'usage d'un certain nombre de plantes, champignons, voire animaux séchés constituant la base des remèdes, sans oublier les précieux récipients contenant ces derniers (flacons, tubes, inrô, boîtes, sachets...), les ustensiles (balance, aiguilles, pinces...) et le mobilier spécifiques (meubles d'apothicaire, brancard, mannequins d'étude...).
Les médecines d'Asie ayant toutes en commun une prise en charge holistique et préventive du patient (corps - âme - esprit), une pièce dédiée à la méditation offrait aux visiteurs la possibilité de faire une "pause spirituelle", guidés par la voix paisible et éclairante de Matthieu Ricard, avant d'entamer la partie consacrée à l'astrologie, l'exorcisme (Sri Lanka, Tibet...), le chamanisme (Corée...), ainsi que les objets rituels et talismans associés (calendriers, masques de cérémonie, amulettes porte-bonheur; vêtements, coiffes et chaussons d'enfants aux motifs de chien ou de tigre les protégeant des démons...).
Enfin, une dernière pièce présentait un ensemble d'ouvrages anciens (botaniques, pharmaceutiques...) témoignant des échanges de connaissances et de savoir-faire entre Orient et Occident dans ces domaines, ainsi qu'un long rouleau japonais détaillant la dissection d'un condamné à mort, objet exceptionnel il est vrai, mais sur lequel on eût cependant tout de même préféré éviter de terminer la visite (plutôt que cette dernière salle assez austère, quelque peu "morbide", les broderies chatoyantes et bienveillantes des habits enfantins admirés un peu avant eurent été à mes yeux plus indiquées afin de finir le cheminement en beauté!)...
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