De l'art de fendre l'air... sans en avoir l'air!
Ou comment passer d'un simple panier de bambou utilisé traditionnellement pour l'ikebana (arrangement floral) lors du chanoyu (cérémonie du thé) à des sculptures aux formes et aux dimensions inédites... Tout commence en Chine, où la vannerie permettait d'imiter certains vases en bronze ou céramique jusque dans leurs moindres détails.
Au Japon, c'est sous l'ère Meiji que se développe un véritable engouement pour le thé, les ustensiles et la décoration issus du continent voisin. Collectionneurs, mécènes et artisans vont peu à peu ouvrir la voie à une production pouvant atteindre des sommets de raffinement et de dextérité.
Longtemps considéré comme un art "mineur" par les Japonais eux-mêmes, le travail du bambou constitue encore aujourd'hui une sous-classe de la catégorie "bois" dans la nomenclature nippone officielle. Pourtant, la plupart des pièces exposées révèlent un savoir-faire d'exception, tant par la capacité de maîtrise des techniques (découpe des éléments, tressage, laquage, fumage etc), que par leur esthétique absolument unique.
Ainsi, l'exposition permet de retracer tout un pan méconnu de l'histoire de l'art japonais, du premier maître ayant signé ses ouvrages en son nom (celui de l'atelier étant jusque-là privilégié), Iizuka Rokansai, aux Trésors Nationaux encore en activité aujourd'hui (avec une présentation plus détaillée de sept d'entre eux).
Une invitation à la méditation zen (un des artisans explique notamment combien l'exigence et la concentration nécessaires à la fabrication de ses œuvres l'oblige à s'isoler dans son atelier...) dont on regrette seulement qu'elle soit régulièrement interrompue par les stridents signaux sonores - installés un peu partout -, sensés avertir le visiteur lorsqu'il s'approche d'un peu trop près du précieux objet de son admiration...
Pour plus d'informations:
http://www.quaibranly.fr/fr/expositions-evenements/au-musee/expositions/details-de-levenement/e/fendre-lair-38062/
Exposition organisée à l'initiative de la Galerie Mingei; pour la suite de la visite, c'est donc par ici:
https://mingei.gallery/
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